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OU EXPLIC. DES FABLES.

que vuide, mais rempli d’une infinité de corps qui résistent à leur action ; comme ils sont obligés de lutter contre ces corps, et de vaincre leur résistance, ils s’affoiblissent prodigieusement ; affoiblissement d’autant plus grand, que, plus ils se portent en avant et s’affoiblissent d’autant, plus aussi les corps qui se trouvent à leur rencontre leur opposent de résistance, sur-tout lorsqu’ils sont arrivés à la surface de la terre, où ils éprouvent non-seulement de la résistance, mais même une sorte de répulsion[1]. Quant à la manière dont

  1. On pourroit objecter que le contact ayant lieu alors, c’est une impulsion, et non une répulsion : mais si le contact avoit lieu, la surface du corps le plus poli étant toute hérissée d’aspérités qui sont comme autant de montagnes relativement aux parties infiniment déliées de la lumière, les rayons lumineux ne pourroient jamais être réfléchis assez régulièrement pour que l’angle de réflexion fût égal à l’angle d’incidence : or, l’expérience prouve que ces deux angles sont toujours égaux. Ce n’est donc pas la surface des corps qui