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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

est, par cela même, propre pour la génération, et les autres substances ne s’y résolvent que difficilement : c’est ce qu’on verroit aisément si les pluies venoient à cesser pendant quelque temps. De plus, la putréfaction même ne ramène nullement les substances à l’état aqueux ; je veux dire, qu’elle ne les réduit point en une eau pure et crue. Mais l’erreur de ces philosophes consiste principalement en ce qu’ils ont qualifié de principe une substance corruptible et mortelle ; car c’est ce qu’ils font, lorsqu’ils admettent un principe qui peut dégénérer dans les composés, et y perdre sa nature propre et spécifique, comme le dit certain poëte : La transformation de tout corps qui sort de ses limites, est la mort de ce qui existoit auparavant[1] ; observation d’autant plus nécessaire

  1. Selon toute apparence, la pensée du poëte étoit très différente de celle que notre auteur lui prête, et il vouloit dire que toute transformation ou production d’une nouvelle forme est la mort