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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

satistaisantes, la possibilité de leur existence. De plus, s’il n’y avoit qu’un seul principe de toutes choses, on devroit en trouver des traces et des indices dans tous les corps ; il devroit y jouer le principal rôle et y prédominer plus ou moins ; enfin, rien de contraire à ce principe n’y devroit jamais prédominer[1]. De plus, il faudroit qu’il fût placé au milieu (au centre), afin que tout le reste pût l’approcher, et qu’il pût se répandre aisément dans tous les points de sa sphère d’activité. Or, dans le systême dont nous parlons, il n’est point question de tout cela ; car la terre, à laquelle on refuse les honneurs et la fonction de principe, contracte et conserve des qua-

  1. Il est absurde de dire que le chaud et le froid n’ont qu’une seule cause ; ils ont nécessairement pour causes deux mouvemens opposés qui ont eux-mêmes nécessairement pour causes deux forces contraires. Telle est aussi notre principale objection contre le systême de Newton, que nous regardons, non comme faux, mais comme insuffisant.