Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/270

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
265
OU EXPLIC. DES FABLES.

de perfection qu’ils s’étoient faites à cet égard, et non d’après l’observation et la mûre considération de la réalité des choses supposant très gratuitement que cette nature, qu’ils croyoient si parfaite, étoit la seule dont on pût dire avec fondement qu’elle étoit réellement ce qu’elle paroissoit être ; que toutes les autres n’étoient au fond que cette même nature, quoiqu’elles parussent en différer ; en sorte qu’ils semblent n’avoir voulu parler qu’au figuré, ou s’être laissé séduire par ces idées de perfection qu’ils attachoient à certains corps ; l’impression la plus forte ayant donné sa teinte à tout le reste. Cependant tout philosophe qui veut connoître la nature telle qu’elle est, ne doit point avoir de telles prédilections, et ne doit regarder comme vrai principe de toutes choses, que ce qui convient, non-seulement aux corps les plus volumineux les plus nombreux et les plus actifs, mais aussi aux plus petits, aux plus rares et aux plus inertes. Ce que les hommes admirent le plus,