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OU EXPLIC. DES FABLES.

diffère pas de l’opinion commune sur ce point ; il pensoit, dis-je, que la matière passe par degrés de l’état terrestre à l’état aqueux, de celui-ci à l’état aérien, et de l’état aérien à l’état ignée ; mais il renversoit cet ordre, par rapport à l’extinction. Le feu, disoit-il, en s’éteignant, devient d’abord terre, et cette terre semble n’être qu’une sorte de fuliginosité ou de sédiment du feu ; puis cette terre contracte de l’humidité (devient humide) ; d’où résulte la production et la fluidité de l’eau qui, par son expiration (évaporation) et sa dilatation, devient air ; en sorte que le passage de l’état ignée à l’état terrestre est subit et non graduel.

Le sentiment de ceux qui n’admettoient qu’un seul principe, et qui étoient moins jaloux de l’emporter dans la dispute, que d’observer la nature telle qu’elle étoit, nous paroît autant ou plus fondé que les précédens (b) ; ils méritent surtout des éloges pour n’avoir attribué à Cupidon qu’une seule espèce de vête-