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OU EXPLIC. DES FABLES.

les extrêmes (condition sans laquelle ils ne pourroient produire une si grande diversité dans les êtres dont ils sont les élémens), l’air, qui est le seul fluide où, se trouve cette condition, doit donc être regardé comme le vrai principe de toutes choses. En effet, l’air est, en quelque manière, le lien commun de tous corps ; non-seulement parce qu’il se trouve en tous lieux, et remplit sur-le-champ tout espace laissé vuide, mais sur-tout par cette raison même qu’il est d’une nature moyenne et comme indifférente. Car c’est ce fluide qui transmet le plus aisément la lumière et les ombres, ainsi que les différentes espèces ou nuances de couleurs ; toutes choses dont il est comme le véhicule, transmettant également les sons harmoniques, et, ce qui est encore plus étonnant, les plus légères impressions et les différences les plus délicates des sons articulés, ainsi que celles des odeurs ; et non-seulement, les différences qui distinguent et caractérisent les odeurs suaves ou fétides, fortes