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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

pace qui est la plus voisine de nous, les étoiles paroissent fort écartées les unes des autres, et comme dispersées ; et quoique dans la région la plus éloignée elles soient innombrables, cependant si l’on considère l’immensité des espaces que ces étoiles laissent entre elles, elles paroîtront elles-mêmes n’y être que des points presque imperceptibles ; en sorte que tous ces corps semblent nager et se perdre dans cet air, comme dans un vaste océan. Il y a aussi une grande quantité d’air et & d’esprit (de substance aériforme et pneumatique) renfermée dans les eaux et dans les cavités du globe terrestre ; substances auxquelles ces eaux doivent leur fluidité et leur écoulement : quelquefois même elles dilatent, gonflent et soulèvent la terre et les eaux. Or, non-seulement la terre est poreuse, mais elle est sujette à des tremblemens et à des secousses qui sont des indices manifestes de cet air qui s’y trouve renfermé. S’il est vrai que les principes doivent être d’une nature qui tienne le milieu entre