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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

trième, comme enveloppé dans un manteau, et, en quelque manière, comme masqué. Nous allons faire quelques observations sur chacun de ces systêmes, afin d’indiquer, avec plus de précision, le vrai sens de cette fable. On doit observer, en premier lieu, que, parmi les philosophes qui n’ont admis qu’un seul principe de toutes choses, on n’en trouve aucun qui ait attribué cette fonction à la terre : la considération de sa tendance au repos, de son peu d’activité, de son inertie naturelle, de sa nature passive, qui la rend susceptible de l’action des corps célestes, du feu, etc. empêchoit qu’ils n’en eussent cette idée. Cependant les sages des premiers siècles plaçoient la terre immédiatement après le chaos, supposant qu’elle fut d’abord la mère, puis l’épouse du ciel ; mariage d’où provinrent tous les êtres. Mais on ne doit pas croire pour cela qu’ils regardassent la terre comme le principe de l’essence (de l’existence), mais seulement comme le principe et l’origine de la struc-