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OU EXPLIC. DES FABLES.

pas de même de celles dont il est question ici. Car, dans celle-ci, après les exclusions et les négations convenables, on peut affirmer et établir quelque chose. Cet œuf, dis-je, après l’avoir couvé à propos et pendant un temps suffisant, on parvient à le faire éclorre ; et non-seulement on le fait éclorre, mais on en fait sortir le vrai Cupidon ; c’est-à-dire, qu’on peut extraire de l’ignorance[1], non-seulement quelque notion du sujet de la recherche, mais même une notion claire et distincte. Telle est l’idée qu’on peut se faire d’une recherche sur cette matière première, et qui paroît être la plus conforme au sens de la fable que nous expliquons. Il nous reste à parler de Cupidon lui-même, c’est-à-dire, de cette matière première ;

  1. Notre auteur aime un peu trop à jouer sur le mot : ce n’est pas de l’ignorance de la chose cherchée, qu’on en extrait la connoissance, mais de la connoissance de ce qu’on ne doit pas lui atribuer ; car, lorsqu’on sait tout ce qu’elle n’est pas, il devient plus facile de savoir ce qu’elle est.