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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

vement naturel, et prend un essor téméraire, au lieu de marcher pas à pas à la lumière de l’expérience ; car les philosophes des premiers siècles étoient aussi sujets à de tels écarts. Nous devons observer, en premier lieu, que toutes ces assertions et ces opinions avancées par les anciens philosophes, et rapportées dans cet exposé, ne sont appuyées que sur la seule autorité de la raison humaine, et sur le témoignage des sens dont les oracles ont été, avec raison, rejetés depuis l’époque, désormais assez ancienne, où la lumière du Verbe divin a révélé aux mortels des vérités plus utiles et plus certaines.

Cela posé, ce chaos, qui étoit aussi ancien que Cupidon, représente la masse et la totalité de la matière confuse, et Cupidon représente cette matière même, ainsi que sa nature et sa force primordiale[1] ; en un mot, les principes des

  1. Notre auteur, en expliquant cette autre fable de Cupidon, qui fait partie de la collection