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DE LA SAGESSE

piété[1] ; et les hommes, non contens de se jouer de la divinité par cet orgueilleux hommage, ont bien l’audace d’imputer à Dieu même leur propre vanité, de soutenir que de telles offrandes sont de son choix, et que c’est lui-même qui les a prescrites. Mais le prophète les dément, en faisant parler Dieu lui-même sur ce sujet, se plaint en ces termes de l’espèce d’option qu’ils lui donnent : Est-ce donc là ce jeûne que j’ai prescrit ? est-ce moi qui ai voulu que l’homme se contentât de mortifier ainsi son corps durant le cours d’une seule journée, et courbât ainsi la tête comme le roseau débile ? qu’ai-je besoin de vos boucs et de vos génisses ?

Après avoir décrit l’état de la reli-

  1. Plus un homme est sot ou fripon, plus il a besoin de faire sa toilette ; il en est de même d’une religion et de ses ministres ; il y a une terrible différence entre la couronne d’épines de J. C. et les trois couronnes de son vicaire ; et ce vicaire est beaucoup plus riche que le curé.