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DE LA SAGESSE

Caucase, il y fut attaché à une colonne, de manière qu’il ne pouvoit faire aucun mouvement. Dans cette situation, un aigle lui rongeoit continuellement le foie durant le jour ; mais, durant la nuit, toute la partie de ce foie, qui avoit été dévorée se reproduisoit d’elle même, afin que la matière et la cause de ses douleurs se renouvellant sans cesse, son supplice fût éternel. Cependant ces douleurs eurent une fin ; car Hercule, ayant traversé l’océan dans un vase de terre que le soleil lui avoit donné, arriva au Caucase, et délivra Prométhée, après avoir tué l’aigle qu’il perça de ses flèches. Dans la suite, on institua, en l’honneur de Prométhée des jeux, où ceux qui disputoient la victoire, devoient courir un flambeau à la main ; ceux dont le flambeau s’éteignoit avant qu’ils eussent parcouru toute la carrière, perdoient le prix, et il étoit adjugé à celui qui étoit le premier arrivé au but, sans que le sien se fût éteint.

Cette fable renferme, sous le voile