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deux seules auxquelles on attribue ordinairement le pouvoir de fasciner et d’ensorceler, sont l’amour et l’envie. Ces deux passions ont également pour principes de violens désirs ; elles enfantent toutes deux une infinité d’opinions fantastiques et de suggestions extravagantes. L’une et l’autre agissent par les yeux et viennent s’y peindre ; toutes circonstances qui peuvent contribuer à la fascination, si les effets de ce genre ont quelque réalité. Nous voyons aussi que l’Écriture sainte appelle l’envie, un œil malfaisant, et que les astrologues qualifient de mauvais aspects, les malignes influences des astres. Ainsi, c’est un point accordé que, dans l’instant où l’envie produit ses pernicieux effets, c’est par les yeux qu’elle agit, et par une sorte d’éjaculation ou d’irradiation. On a même poussé les observations de ce genre au point de remarquer que les momens où les coups que porte l’œil d’un envieux sont les plus funestes, sont ceux où la personne enviée triomphe dans le