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déplacent trop aisément ; et c’est dans cette même classe qu’on voit le plus de fugitifs[1].

Le célibat convient aux ecclésiastiques ; lorsqu’on a chez soi un étang remplir, on ne laisse pas volontiers aller l’eau à ses voisins ; et lorsque la charité est trop occupée au logis, elle ne peut se répandre au dehors. Il est

    ment en vain la nature et la société, le ronge et devient son bourreau, pour peu qu’il se replie sur lui-même ; et s’il se jette lors de lui, il répand au loin la guerre qu’il porte dans son sein ; il attise le feu qu’il devroit éteindre, et tourmente un monde entier par les élans convulsifs de son turbulent célibat. Ce célibat, à la vérité, est une privation nécessaire dans certaines professions qui ne le sont point, qui ne souffrent point de partage, et qui exigent que toute la vie de l’individu se porte au cerveau. Mais, dans cette vive peinture de ses inconvéniens, le lecteur doit deviner ou sentir ses terribles effets ; car ici c’est le tableau même qui est le peintre.

  1. Comme ils ont moins de bagage, ils décampent plus aisément.