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mal placée, sur-tout celle des mères : de là ce mot de Salomon : un fils sage est pour son père un sujet de joie ; mais un fils discole est pour sa mère un sujet de honte et d’affliction. On observe aussi dans une nombreuse famille, que le père et la mère ont plus d’égards pour les aînés, et que tel des plus jeunes fait leurs délices ; au lieu que ceux qui sont au milieu sont comme oubliés, quoique assez ordinairement ils se tournent plus au bien que les autres[1].

L’avarice des pères ou des mères envers leurs enfans est un vice inexcusable ; elle les décourage, les avilit, les excite à tromper, les porte à fréquenter de mauvaises compagnies ; puis, quand ils sont une fois maîtres de leur bien, ils donnent dans la crapule, ou dans un luxe outré, et se jettent dans des dépenses ex-

  1. C’est peut-être parce qu’étant oubliés et ne comptant que sur eux-mêmes, ils s’occupent davantage de leur unique ressource ; ils sont obligés de se servir à eux-mêmes de père et de mère.