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fait en grande partie[1]. Nul doute que, dans toute délibération sur le fait de la religion, on ne doive avoir présent à l’esprit cet avertissement et ce conseil de l’apôtre : la colère de l’homme ne peut accomplir la justice divine.

Nous terminerons cet article par une observation mémorable d’un des saints Pères ; observation qui renferme aussi un aveu très ingénu : ceux, dit-il, qui soutiennent qu’on doit violenter les consciences, sont eux-mêmes intéressés à parler ainsi ; et ce dogme abominable n’est pour eux qu’un moyen de satisfaire leurs odieuses passions.

IV. De la vengeance.

La vengeance est une sorte de justice

  1. Si l’on avoit brûlé tous ceux qui soutenoient qu’on devoit livrer au feu les hérétiques, il y auroit eu moins d’hommes brûlés. Ainsi, le vrai moyen d’éteindre un jour tous les bûchers, c’est de brûler les brûleurs mêmes, et de tolérer toutes les religions, hors celles qui ne tolèrent pas les autres.