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d’une bonne définition. Or, si, malgré la très légère différence qui peut se trouver entre les jugemens humains, un homme peut avoir assez d’avantage, à cet égard, sur d’autres hommes, pour faire sur eux une telle observation, il est naturel de penser que Dieu, qui, du haut des cieux, scrute tous les cours et lit dans tous les esprits, voit encore plus souvent une même opinion dans deux assertions où les hommes, dont le jugement est si foible, croient voir deux opinions différentes, et qu’il daigne accepter l’une et l’autre également. St. Paul nous donne une très juste idée des controverses de ce genre et de leurs effets, par l’avertissement et le précepte qu’il offre à ce même sujet : évitez, dit-il, ce profane néologisme qui donne lieu à tant d’altercations, et ces vaines disputes de mots qui usurpent le nom de science. Les hommes se créent à eux-mêmes des oppositions et des sujets de dispute où il n’y en a point : disputes qui n’ont d’autre source que cette trop