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tain temps, me paroît préférable au fréquent usage des médicamens ; elle est plus altérante, mais elle occasionne moins d’agitations et elle fatigue moins les organes[1].

Lorsque le corps éprouve quelque dérangement extraordinaire, ne le négligez point ; mais consultez à ce sujet un homme de l’art. Dans l’état de maladie, occupez-vous principalement de votre

  1. Il ne s’agit pas ici de cette diète unique et prolongée, dont nous avons parlé dans plusieurs notes des ouvrages précédens, et dont le but est de remédier sur-le-champ à une maladie, ou incommodité commençante, mais d’une diète de plus courte durée et réitérée pendant plusieurs jours ou semaines, pour se faire tomber dans un état de foiblesse analogue à celui où l’on se trouve après une longue maladie, et se revivifier tous les ans ; ou tous les deux ans, par une convalescence. Lorsqu’un individu est rassasié des alimens et de la vie même, il doit se faire jeûner et, en quelque manière, mourir à demi par la diète et, en général, par l’abstinence, puisque l’appétit est la semence du plaisir, et que la privation est la semence de l’appétit.