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cine ; elle est toute comprise dans cette seule règle : remarquez avec soin, en vous observant vous-même, ce qui vous est salutaire et ce qui vous est nuisible ; telle est la plus sûre méthode pour conserver sa santé, et la meilleure espèce de médecine préservative. Cependant ce premier raisonnement : telle chose ne convient pas à mon tempérament, ainsi je dois cesser d’en faire usage, est mieux fondé que celui-ci : telle chose ne me nuit point, ainsi je puis, sans inconvénient, continuer d’en faire usage. Car cette vigueur qui est propre à la jeunesse, remédie d’abord à une infinité de petits excès qu’on se permet ; mais ce sont des espèces de dettes qu’on paie dans un âge plus avancé[1]. Considérez, à me-

  1. Morbi sensim collecti acervatim apparent, dit Hippocrate ; les maladies accumulées insensiblement, ne paraissent qu’en masse : passé un certain âge, le médecin peut guérir la maladie, mais il ne peut guérir le vice de constitution qui en a été la principale cause, et qui est l’effet du temps.