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Grand, à un tel degré d’autorité, que celui-ci osa se vanter dans la suite d’être plus puissant que lui. Car Pompée ayant obtenu le consulat pour un de ses amis, malgré la brigue de Sylla, et le dictateur lui témoignant, avec hauteur, son mécontentement à ce sujet, le jeune homme lui imposa silence par cette réponse si fière : le soleil levant a plus d’adorateurs que le soleil couchant[1]. César vivoit dans une telle intimité avec Decimus-Brutus, que, dans son testament, il le désigna pour son héritier, immédiatement après son neveu (son petit neveu Octave) ; et ce prétendu ami eut assez d’ascendant sur son esprit, pour l’attirer au sénat, où les conjurés l’attendoient pour lui donner la mort : car César, intimidé par quelques mauvais présages, et par un songe de son épouse Calpurnie, étant déterminé à renvoyer le sénat et à ne pas sortir ce

  1. Aussi Jules-César le paya-t-il très libéralement de son ingratitude envers Sylla et Cicéron.