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décharger du fardeau de ces pensées souvent affligeantes que font naître et renaître sans cesse les passions qui nous rongent ; en un mot, de soulager son cœur[1]. On peut prendre de la salsepareille pour les obstructions du foie ; des eaux calybées pour l’opilation de la rate ; de la fleur de soufre pour l’affection pulmonique, et du castoreum pour fortifier le cerveau ; mais il n’est point de recette plus sûre, pour dilater son cœur et le soulager, qu’un véritable ami, auquel on puisse communiquer ses joies, ses afflictions, ses craintes, ses soupçons, etc. genre de communication qui a quelque analogie avec la confession auriculaire[2].

  1. L’âme, ainsi que le corps, a besoin d’émissions périodiques ; sans ces évacuations, l’un et l’outre contractent de la raideur et de la dureté ; les âmes bien assorties se fécondent et se multiplient réciproquement.
  2. Tel étoit aussi, en partie, le but dos grande hommes qui ont établi cet usage ; mais depuis, quelques hypocrites en ont abusé, pour mettre