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capacité : ils y réussissent quelquefois ; et parviennent à jouer un certain rôle ; mais gardez-vous de les employer dans les affaires de quelque importance, car vous tirerez plus aisément parti d’un homme un peu plus sot et un peu plus rond, que de ces formalistes[1].

    tractif en retranche ; l’un abat continuellement, l’autre rebâtit ; l’un blesse, l’autre guérit ; mais ne guérit de la fièvre qu’en donnant la coliquo : l’un vous pousse, l’autre vous retient ; l’un agit, l’autre conseille ; l’un prend son imagination pour l’expérience, l’autre invoque sans cesse l’expérience, et ne veut pas qu’on fasse d’essais ; l’un dit tout et fait tout ; mais quand tout est fini, l’autre a tout dit et a tout fait. L’un est le soleil, et l’autre la lune ; deux astres qui se peignent dans leurs yeux mêmes, brillans ou ternes. En un mot, c’est le feu et l’eau ; toujours enneimis, mais toujours nécessaires l’un à l’autre et à la société, ils se trouvent presque toujours ensemble, et prédominant alternativement, ils maintiennent ou rétablissent ainsi presque toujours l’équilibre en eux-mêmes et dans les individus ou les sociétés sur lesquels ils ont de l’influence.

  1. Le métier d’un formaliste, d’un négatif,