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tie[1], va naturellement toujours en croissant ; au lien que le bien, auquel elle

    cette méthode, dis-je, comme je l’ai dit dans une des notes de l’ouvrage précédent, est une grande clef.

  1. Le premier homme, disoient Voltaire et quelques autres incrédules, ayant eu l’imprudence de se vendre aux esprits infernaux, et de troquer l’éternité toute entière pour une pomme, il est clair que ses enfans, qui n’ont pas goûté de ce fruit, ne peuvent plus se sauver du feu éternel qu’en se rachetant ; ce qui exige un rédempteur et des courtiers bien salariés, dogme très dispendieux pour ceux qui l’achètent, et très lucratif pour ceux qui le vendent ; mais il doit être à très haut prix, comme toutes les marchandises de l’Inde ; car il vient de là, et il a pris naissance dans cette vaste contrée, qui fut le berceau du genre humain et de toutes les (fausses) religions. Les philosophes, dans plusieurs parties de l’Asie, ne pouvant concilier avec la connoissance ou la supposition d’un Dieu tout à la fuis infiniment bon et infiniment puissant, ces maux innombrables qu’ils voyoient répandus sur la terre, et dont les hommes vertueux ne sont pas plus exempts que les scélérats, furent naturellement portés à imaginer que ces maux devoient être le châtiment de quelque faute très an-