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tations ou les copies qu’on en fait dans les temps ultérieurs[1] ; car le mal,

  1. Ce principe n’est rien moins que général ; et il est faux, absolument faux que tout ou presque tout décline et dégénère : assertion de vieillard cacochyme qui se prend lui-même pour l’univers entier, et qui, se sentant décliner, croit que tout décline comme lui : le fait est que les qualités physiques, de telle espèce, ne peuvent croître, sans que les qualités opposées décroissent en même proportion, et vice versa : il en est de même des qualités morales (telles que les vices et les vertus, les talens, les défauts ou les travers), attachées aux qualités physiques de l’une ou de l’autre espèce. Ainsi, les institutions physiques, morales, civiles, politiques ou religieuses, dont la perfection dépend des qualités physiques et morales, qui vont en croissant, à mesure qu’un peuple avance dans la civilisation, doivent aussi se perfectionner de plus en plus ; et celles dont la perfection dépend des qualités qui vont en décroissant, doivent dégénérer. Or, les qualités qui vont en décroissant, à mesure qu’un peuple vieillit, sont les qualités masculines, et celles qui vont en croissant sont les qualités féminines, comme le prouve l’histoire du genre humain, où l’on voit toutes les nations s’efféminer et s’abâtardir, en