Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/220

Cette page n’a pas encore été corrigée

nom de conseils du cabinet, remède pire que le mal.

À l’égard du secret, rien n’oblige le prince à communiquer toutes ses affaires à son conseil, et il est maître de ne le faire qu’avec choix et discernement, soit par rapport aux matières, soit par rapport aux personnes. Il n’est pas non plus nécessaire que le prince, lorsqu’il met une affaire en délibération, déclare son propre sentiment ; il doit, au contraire, être très réservé sur ce point, et prendre garde de se laisser pénétrer. Quant au conseil du cabinet, on pourroit graver sur la porte ces mots : je suis plein de fentes et d’issues. Une seule personne assez vaine pour tirer gloire de savoir de tels secrets, et assez indiscrète pour les révéler, nuira cent fois plus qu’un grand nombre d’autres qui, avec beaucoup de mauvaises qualités, seroient du moins persuadées que leur premier devoir est de garder religieusement de tels secrets. Il est, à la vérité, des affaires qui exigent le plus profond