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tageuses aux revenus du souverain : car ce qu’il peut gagner, par ce moyen, sur une centaine d’individus, il le reperd sur une province entière qu’il appauvrit ; la masse de ces impositions ne pouvant croître qu’aux dépens de la masse totale des fonds employés dans le commerce.

Les classes inférieures du peuple ne sont à craindre que dans deux cas ; savoir : quand elles ont un chef puissant et renommé ; ou quand on touche trop à la religion, aux anciennes coutumes, ou aux moyens dont il tire sa subsistance.

Enfin, les gens de guerre sont dangereux dans un état, quand, restant toujours sur pied, ils ne forment qu’un seul corps, et sous un seul chef, ou lorsqu’ils sont trop accoutumés aux donatifs (aux gratifications), danger dont nous voyons assez d’exemples dans les fréquentes révoltes des janissaires de Constantinople, et dans celles des gardes prétoriennes des empereurs romains. Mais quand on a l’attention de lever des hommes et