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maison et la succession de son époux. L’épouse d’Edouard II contribua beaucoup à la dépossession et à la mort du sien[1]. Ces catastrophes sont à crain-

    déclarés, la véritable règle sur ce point, règle qui concilie les loix de la justice avec les maximes de la prudence, c’est de se tenir toujours prêt à faire la guerre, d’attendre la première provocation de l’ennemi, et de fondre sur lui avec le manifeste au bout de la pique : ce qui diminue encore plus son courage, que s’il n’eût pas espéré de jouer le rôle d’assaillant ; une des meilleures ruses de guerre, ruse bien connue de Jules-César, étant de témoigner d’abord de la crainte, avant de déployer son courage ; ce qui cause une plus grande surprise à l’ennemi, sans compter que cette apparence de timidité le rend moins vigilant : au lieu que l’imprudent qui provoque son ennemi et l’irrite par des insultes (verbales ou actives), ne fait que bander l’arc qui va tirer sur lui. Ainsi, pour prațiquer la maxime de notre auteur, il ne seroit pas absolument nécessaire de violer les loix de la justice.

  1. Ajoutez Agrippine, femme de l’empereur Claude et mère de Néron ; Frédégonde, l’épouse d’Alboin, roi des Lombards ; Isabeau de Bavière, etc.