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époux, se couvrit d’une éternelle infamie ; Roxelane, ayant causé la perte du prince Mustapha, déjà si célèbre, excita ensuite de grands troubles dans la

    la meilleure manière de se défendre c’est d’attaquer. Car, lorsque vous attaquez votre ennemi couvert ou déclaré, vous avez plus de courage et il en a moins, que si vous faisiez chacun la moitié du chemin, Au lieu que, s’il vous attaquoit, il auroit plus de courage et vous en auriez moins, que si vous vous portiez tous deux en même temps l’un contre l’autre ; ce qui fait la différence du quadruple au simple. Or, toutes les sociétés humaines sont dans un perpétuel état de guerre, soit au dehors, soit au dedans, et la vie entière est un combat. Cette règle forme donc la plus grande partie de l’art de vivre ; règle bien connue de Cyrus, d’Alexandre-le-Grand, de Jules-César, des Romains, pris en général, et des Français d’aujourd’hui, qui viennent de l’imprimer avec la pointe du sabre sur la moitié de l’Europe : c’est parce que notre généreuse et immense jeunesse, qui ne sait se défendre qu’en attaquant, brille comme l’éclair et frappe comme la foudre, qu’elle est invincible et compte autant de victoires que de batailles. Cependant, comme, en toute espèce de guerre, l’agresseur multiplie ses ennemis, couverts ou