Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/178

Cette page n’a pas encore été corrigée

car aujourd’hui le prêtre est cent fois pire que le peuple. 3°. De fréquentes railleries sur les choses saintes ; ce qui extirpe du fond des cœurs, le respect dû à la religion. 4°. Enfin, les sciences et les lettres, sur-tout au sein de la paix et de la prospérité ; car les troubles et l’adversité ramènent à la religion.

Ceux qui nient l’existence de Dieu, s’efforcent d’abolir la plus noble prérogative de l’homme. Car l’homme, par son corps, n’est que trop semblable aux brutes ; et lorsque, par son âme, il n’a pas quelque ressemblance avec la divinité, ce n’est plus qu’un animal vil et méprisable. Ils ruinent aussi le vrai fondement de la magnanimité, et tout ce qui peut élever la nature humaine. En effet, voyez combien un chien même a de courage et de générosité, lorsqu’il se sent soutenu de son maître, qui lui tient lieu d’une divinité et d’une nature supérieure ; courage que certainement il n’auroit point sans cette confiance que lui inspire la présence et l’appui d’une