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ordre si constant, marche toute seule et sans qu’une intelligence y préside. Aussi Dieu n’a-t-il jamais daigné opérer des miracles pour convaincre les athées, ses ouvrages mêmes étant une sensible et continuelle démonstration de son

    produisent le respect, sentiment mixte, qui, étant composé de beaucoup d’amour, sans mélange de mépris, et d’un peu de crainte, sans aucune teinte de haine, confère à ceux qui savent l’inspirer, le droit de commander, avec l’autorité nécessaire pour se faire obéir, et adoucit la sujétion pour ceux qui obéissent, en leur faisant de cette obéissance un devoir, et de ce devoir un plaisir. Dans ce cas, ainsi que dans les autres, les moyens mixtes et composés des deux contraires sont les seuls qui mènent au vrai but, en réunissant tous les avantages et prévenant tous les inconvénient ; parce que, dans tous les cas, il y a deux extrêmes à éviter, et qu’en n’employant que l’un des deux moyens contraires, on n’évite l’un des extrêmes qu’en tombant dans l’extrême opposé. C’est parce que cotte vérité n’est pas assez généralement conçue ou sentie, que les individus et les empires meurent avant le temps. (Voyez la Balance naturelle, où cette vérité est développée.)