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bien connoître les pronostics de ces tempêtes qui peuvent s’élever dans un état, et qui sont ordinairement plus violentes, quand les partis opposés qui les excitent approchent de l’égalité ; à peu près par la même raison que les tempêtes , vers les équinoxes, sont plus violentes que dans tout autre temps[1].

Or, avant que les troubles et les séditions éclatent dans un état, certains bruits sourds et vagues, signes du mécontentement général, les présagent ;

  1. Aussi le vrai moyen de prévenir une guerre civile, dans un état, qui en est menacé par les bruyans débats de deux partis égaux, que cette égalité même enhardit à lutter l’un contre l’autre, c’est de former un tiers parti, pour le joindre au meilleur ou au moins mauvais des deux autres, et lui donner une supériorité décidée sur son opposé. Or, l’unique moyen pour former ce tiers parti, c’est de bien faire comprendre aux citoyens neutres et irrésolus, que, dans le cas supposé, il n’y a pas d’autre ressource. Puisse cette petite note être bien entendue, et avoir son effet, dans les temps et les lieux où la mesure qu’elle indique sera nécessaire !