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que entièrement offusquée, il semble que, dans celle qui a pour objet les vents périodiques, ils aient été saisis d’une sorte de vertige ; car ne disant rien des premiers, ils parlent au hazard sur les derniers, soutenant les contradictoires alternativement et variant sans cesse dans leurs opinions sur ce sujet : en quoi ce-

    être aussi adhérent au globe terrestre, que le seroit un fluide beaucoup plus dense et plus pesant, tel que l’eau. Il se peut donc qu’une partie de l’atmosphère, sur-tout sa partie supérieure, n’ayant jamais toute la vitesse du globe, reste toujours un peu en arrière. Or, si l’air atmosphérique ne se porte pas d’occident en orient avec autant de vitesse que le globe terrestre, c’est pour nous la même chose que s’il se portoit d’orient en occident avec une vitesse égale seulement à l’excès de la vitesse du globe sur la sienne ; ce qui doit produire un vent apparent d’orient en occident. Ainsi les deux causes en question agissant dans le même sens, et concourant à l’effet, il n’y a plus ici d’équivoque, ni de question a décider, ni d’exemple de la croix. Mais notre auteur veut que le soleil et toute la sphère céleste tournent autour du globe terrestre ; préjugé qui est la vraie source de cette équivoque qu’il croit trouver ici.