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l’estomac le plus vigoureux suffit pour convertir ainsi les viandes qui n’ont point subi cette préparation. Nous avons aussi différens genres de viandes, de pains et de boissons, qui sont tellement substantiels, que ceux qui s’en nourrissent, peuvent ensuite endurer un très long jeûne, sans en être incommodés, et d’autres dont la propriété est de rendre le corps de ceux qui s’en nourrissent, sensiblement plus solide et plus dur ; d’autres enfin, qui augmentent notablement leur force et leur agilité.

Quant à nos apothicaireries, vous concevez aisément combien elles doivent l’emporter sur les vôtres. Si, en fait d’animaux et de végétaux, nous avons infiniment plus d’espèces et de variétés que vous n’en avez (car nous connoissons fort bien toutes celles de l’Europe), nos médicamens, nos drogues, et les ingrédiens dont nous les composons, doivent aussi être beaucoup plus diversifiés. Nous en avons qui ont été gardés pendant des temps plus ou moins longs,