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d’aucun peuple aussi chaste que celui-ci : ils ont même coutume de dire à ce sujet, que tout individu qui viole les loix de la chasteté, cesse de se respecter lui-même : car leur sentiment est que ce respect pour soi-même est, après la religion le plus puissant frein du vice. Après cette observation, l’honnête Juif se tut ; j’étois plus dispose à le laisser parler, qu’à parler moi-même cependant, comme il me paroissoit peu convenable de garder le silence tandis qu’il se taisoit, je me contentai de cette courte réflexion : je puis vous dire actuellement mon cher ami, ce que la veuve de Sarrepta dit au prophète Élie, que vous êtes venus pour nous rappeler le souvenir de nos fautes ; car j’avoue ingénument que la justice de Bensalem l’emporte infiniment sur la justice de l’Europe. À ce discours il s’inclina un peu, et continua ainsi « Ils ont des loix fort sages relativement au mariage ; ils ne tolèrent pas la polygamie. Il n’est pas permis à deux personnes de se marier, ni de faire aucun contrat ten-