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ont su réduire en art le crime et l’impureté même, rend le mariage insipide, et le fait regarder comme une sorte de tribut et d’imposition[1]. Ils ont ouï dire

  1. C’est une vraie taxe, quand le trésor privé l’exige, au lieu de l’attendre. Tous ces tristes sermons n’empêcheront pas que l’homme, en vertu d’un instinct irrésistible, ne préfère toujours un grand plaisir à un petit. Ainsi le veut la nature, ainsi le veut tout homme esclave de ses loix, c’est-à-dire, tout homme qui nous ressemble. Les plaisirs que dispense une femme honnête, sont plus flatteurs et plus doux, pour tout homme délicat, que toutes les jouissances apprêtées et promises plutôt que données par la plus savante courtisane ; mais à condition que cette chasteté dont les loix sont si sévères, voudra bien déférer quelquefois aux salutaires avis de sa gracieuse cadette la volupté, et que cette femme honnête, en se renouvelant et se rajeunissant continuellement elle-même, par une légitime et sainte variété, saura faire à son époux une aimable violence, et lui rendre ses devoirs si agréables, qu’il ne soit plus tenté de les violer ; car le premier devoir d’une femme mariée, après celui de la chasteté, c’est de se rendre plus agréable à son époux que toute autre femme ; et vice versa.