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les hommes et les animaux terrestres, cependant quelques sauvages trouvèrent moyen d’échapper à ce fléau, Les oiseaux se sauvèrent aussi sur les arbres les plus élevés. Quant aux hommes, quoiqu’en plusieurs lieux, ils ne manquassent pas d’édifices dont la hauteur excédoit de beaucoup la profondeur des eaux ; cependant, comme cette inondation fut de très longue durée, ceux mêmes d’entre les habitans des terres basses, qui n’avoient été noyés, ne laissèrent pas pas de périr faute d’alimens et d’autres choses nécessaires à la vie. Ainsi nous ne devons plus être étonnés de voir le continent de l’Amérique si mal peuplé, et habité par des hommes aussi féroces qu’ignorans. Les habitans de cette partie du monde étant un peuple nouveau, et plus nouveau, de mille ans au moins, que tous les autres ; car tel fut au moins le temps qui s’écoula entre le déluge universel et cette inondation particulière. Quant aux restes de cette race infortunée, ils se réfugièrent sur les montagnes et peuplèrent