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dinage ; que nous étions en effet très disposés à croire qu’il y avoit dans cette île quelque chose de surnaturel ; mais tenant plutôt de la nature des anges, que de celle des sorciers et des esprits infernaux ; mais que, pour lui déclarer sans détour notre pensée, le vrai motif qui nous avoit fait balancer à lui faire des questions de ce genre, étoit beaucoup moins cette prévention dont il parloit, que le souvenir de ce qu’il nous avoit dit la veille ; savoir : qu’une loi formelle de leur île imposoit à tous les habitans un rigoureux secret envers les étrangers. « Votre mémoire, mes amis, ne vous a pas trompés, répondit le directeur, cette loi existe en effet. Aussi, dans ce que j’ai à vous dire, serai-je obligé d’user de quelque réserve et d’omettre certaines particularités qu’il ne m’est pas permis de vous révéler ; mais j’en dirai du moins assez pour satisfaire votre discrète curiosité. »

« Vous saurez d’abord, mes chers amis, (le fait pourra vous paroître incroya-