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fait, afin de rendre notre exposé plus intelligible, et ces noms, plus faciles à rappeler. Cependant aux noms modernes nous avons eu soin de joindre les noms anciens, pour rendre hommage aux écrivains de l’antiquité, dont nous avons emprunté (mais avec une sorte d’inquiétude et de timidité) un assez grand nombre d’observations, qu’on ne pourra guère reconnoître ici que par

    nouvelle preuve. Ses raisonnemens sont presque toujours extrêmement foibles ; mais il fait sans cesse des rapprochemens. Avant d’attaquer la place, il commence par la reconnoitre lui-même, en courrant tous les risques ; il fait le tour entier de son sujet ; il l’envisage par toutes ses faces, il en compare toutes les parties entre elles et à la destination du tout ; il en montre toutes les différences et toutes les analogies ; et ces rapports, s’il ne les saisit pas, du moins il les cherche ; en les cherchant, il nous avertit qu’il faut les chercher ; et c’est ainsi que, dans le cas même où la vérité lui échappe, il nous met sur la route qui y conduit ; enfin, lorsqu’il voit trop peu pour nous éclairer complètement, il voit toujours assez pour nous apprendre à voir plus que lui.