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vents qui peuvent souffler suivant ces seize directions, il y en auroit dix de contraires, et six seulement de favorables, on pourroit faire route (en ligne droite, veux-je dire, et non en louvoyant et courant des bordées, comme on le fait ordinairement, lorsque le vent est tout-à-fait contraire[1]) ; car lorsque le vent

  1. Un vaisseau de moyenne grandeur, dont la vraie route est droit au sud, peut tenir constamment le cap à cette route, quoique le vent soit à l’ouest-sud-ouest, ou à l’est-sud-est. Ainsi sur 32 rhumbs, il n’en a que 12 contre lui, et 20 pour lui. Mais, quand il cingle ainsi au plus près du vent, il dérive : or, cette dérive, pour un voilier passable et par un vent de force moyenne, est d’environ un quart ou un rhumb (11 degrés 15 min.) ainsi c’est encore un rhumb à ôter dans chacun des deux demi-cercles ; reste donc à 18. De plus, supposons que la direction du vent fasse un plus petit angle avec celle de la route ; par exemple, que le vent étant au sud-ouest, le vaisseau (la dérive comprise) ne puisse cingler qu’au sud-est sud, il parcourra alors une ligne oblique par rapport à celle de sa vraie route, et la quantité dont il s’éloignera de cette route sera égale seulement au si-