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gner dans certaines parties (ce dont on s’aperçoit en voyant l’eau friser (ou se crisper), et prendre une teinte plus sombre, quoiqu’il règne par-tout ailleurs, un calme parfait qui rend la surface de la mer aussi unie que celle d’un miroir[1].

9. Les petits tourbillons qu’un cava-

  1. Quelquefois même trois ou quatre vents foibles et tous différens soufflent en même temps, dans l’espace qu’on peut découvrir en regardant autour d’un vaisseau, de dessus la vergue du grand perroquet ; mais voici un fait encore plus frappant qui peut être rapporté tout à la fois à ce n°. et au suivant. Dans les mois de février et de mars 1772, le vaisseau le Saint-Pierre (de St. Malo) ou j’étois, fut retenu dans la méditerranée par des vents de ouest-nord-ouest, qui l’empêchoient de débouquer, et forcé de louvoyer entre Gibraltar et Malaga pendant plus de six semaines. Un jour, dans l’après-midi, nos hommes de devant (sur-tout le Bosseman) nous crièrent : amène, amène tout, voilà un dragon : alors trente voix s’élevèrent toutes à la fois, et je n’entendis plus rien ; mais je vis, par le bossoir de tribord, l’eau jaillir dans un espace fort étroit, et à quelques pieds du vaisseau : dans l’instant même, ce tourbillon nous pre-