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à la première vue, se réduisent à fort peu de chose. À la vérité, les vents peuvent renverser des arbres ; mais c’est en quoi leur action est beaucoup aidée par le poids de la touffe de ces grands végétaux, qui tend aussi à les renverser. De plus, le grand volume de cette touffe en fait une espèce de voile qui donne beaucoup de prise au vent : voilà donc déjà deux causes qui favorisent beaucoup leur action. Les vents peuvent aussi renverser des édifices peu solides ; quant aux édifices construits plus solidement, et qui ont plus de masse, ils ne peuvent les ébranler, à moins qu’ils ne soient accompagnés de tremblemens de terre. Ils détachent aussi quelquefois et précipitent du haut des montagnes de grandes masses de neige, tout à la fois, et en si grand volume, qu’elles comblent les vallées et les plaines situées au dessous[1], comme l’éprouva Soliman, avec son ar-

  1. C’est ce qu’on appelle en Suisse des avalanches.