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l’air, qui est analogue à l’eau[1] ; car l’esprit ne se nourrit pas seulement d’humor oléagineux, ou seulement d’humor aqueux, mais de l’un et de l’autre ; et

    le mieux, les chymistes de notre temps, qui se sont beaucoup occupés des substances aériformes, y ramènent toutes les autres. De plus, il est naturel de ramener les composés à leurs élémens, qui sont nécessairement en plus petit nombre ; sans compter que l’objet propre de la chymie est de découvrir les élémens des corps, ainsi que les modes de leurs compositions et de leurs décompositions. D’un autre côté, toute méthode destinée à l’enseignement doit être analytique ; et toute méthode vraiment analytique procède du connu à l’inconnu, du particulier au général. Ainsi la chymie actuelle qui (même en parlant à la jeunesse) part des derniers élémens des corps, les compose et les surcompose de plus en plus, pour expliquer la composition et la formation des corps les plus connus, procédant par la voie synthétique, renverse l’ordre naturel : cette marche ne convient qu’aux savans.

  1. Et l’eau qui est analogue à l’air, devoit-il dire.