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de ces deux classes ont la tête fort petite, ce qui réduit à un très petit espace le réservoir de leurs esprits vitaux : au lieu que, dans les animaux d’un ordre supérieur, ces ventricules sont très spacieux, sur-tout dans l’homme, qui l’emporte, à cet égard, sur tous les antres. La seconde différence qui distingue les deux genres d’esprits, est que l’esprit vital est habituellement dans un état qui tient un peu de l’inflammation, et semble n’être qu’un fluide très subtil, composé d’air et de flammes, à peu près comme les sucs tangibles des animaux sont composés d’huile et d’eau. Or, de cette inflammation résultent des mouvemens et des facultés d’une espèce particulière et tout-à-fait différente ; car la fumée, par exemple, est inflammable ; de plus, avant son inflammation, elle est chaude, ténue et mobile : cependant, lorsqu’elle a pris feu et s’est convertie en flamme, c’est toute autre chose ; et, dans ce nouvel état, elle est très différente de ce qu’elle étoit avant son inflam-