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Principe IV.
Tous les corps animés contiennent deux sortes d’esprits ; savoir : d’abord, les esprits mortuels[1], qui se trouvent aussi dans les corps inanimés ; puis les esprits vitaux qui s’y trouvent de plus.
Explication.

Nous avons dit en commençant que, pour se mettre en état de prolonger la

  1. Pour rendre exactement son idée, nous sommes obligés de forger, à son exemple, ce mot barbare et effrayant pour le goût, mais absolument nécessaire ici, et qui, dans notre langue, n’a point d’équivalent. Car, si nous disions, par exemple, les esprits morts, cette expression feroit supposer qu’ils auroient été vivans, ce qui seroit faux. Il nous faut une dénomination qui soit en opposition avec celle-ci : esprits vitaux, et nous ne pouvons dire esprits mortaux, ni mortels, ni mortuaires, etc. Celle que nous employons désigne des esprits qui ont peut-être le mode et le degré d’activité nécessaires pour la dessiccation, la liquéfaction, la putréfaction, etc. mais peu convenables pour la vivification.