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soit totalement dépourvu d’esprit, et cet esprit qu’ils contiennent est le produit de l’atténuation et de la concoction, opérée par la chaleur des corps célestes, ou par l’action de toute autre cause semblable. Car ces petites cavités qui se trouvent entre les parties tangibles, ne sont rien moins que vuides, mais occupées et remplies, ou par l’air, ou par l’esprit propre aux composés respectifs. Or, cet esprit, dont nous parlons, n’est pas simplement une vertu, une énergie, une entéléchie, ou toute autre chose semblable qu’on pourra imaginer, mais une vraie substance, une substance, dis-je, ténue, invisible, occupant un lieu, et ayant des dimensions, en un mot, très réelle. De plus, de même que le suc des raisins n’est rien moins que de l’eau pure, l’esprit en question n’est pas non plus simplement de l’air pur, mais une substance particulière et très ténue, qui, à certains égards, a sans doute quelque analogie avec ce fluide, mais qui, à d’autres égards, est fort différente. Quant