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LES JEUNES GENS LES VIEILLARDS
Ont plus de pudeur et sont plus sensibles à la honte. Ont le front plus dur.
Ont l’âme plus tendre et plus compatissante. Sont plus affectés de leurs propres maux, et moins sensibles aux maux d’autrui.
Sont animés d'une louable émulation. Sont envieux et dépréciateurs.
Sont plus religieux et plus enclins à la dévotion, parce qu'ils sont plus ardens, et n’ont point l’expérience du mal. Ont une piété moins fervente ; car leur charité est fort attiédie ; ils croient plus difficilement, et sont plus familiarisés avec les maux de cette vie[1].
Sont excessifs dans leurs volontés et leurs résolutions. Sont plus modérés dans les leurs.
Sont légers et inconstans. Ont plus d’à-plomb, de tenue et de constance.
Ont plus de libéralité, Sont plus avares, plus
  1. Je prie le lecteur de fixer son attention sur les explications de notre auteur, et d’observer, qu’en partant du mal avec lequel les vieillards sont, et les jeunes gens ne sont pas familiarisés, il ne dit pas s’il s’agit du mal moral ou du mal physique.