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dicant, que les vices de l’âme, dans les vieillards, étoient tout semblables et comme parallèles à ceux du corps : la sécheresse de leur peau, disoit-il, annonce leur effronterie ; et la dureté de leurs viscères, celle de leur cœur devenu insensible à la pitié. Leurs yeux chassieux représentent l’œil mal-faisant et meurtrier de l’envie qui les ronge. Leur taille voûtée et leurs yeux tournés vers la terre, décèlent leur athéisme, leurs regards ne s’élevant plus vers les cieux, comme durant leur jeunesse. Le tremblement de leurs membres, et leur démarche mal assurée, figurent leur irrésolution et leur instabilité. Leurs doigts crochus, qui semblent toujours prêts à prendre ou à retenir quelque chose, sont l’emblème de leur avarice sordide et de leur rapacité. Leur démarche chancelante indique leur timidité. Leurs rides désignent leur fourberie et leur dissimulation. Mais, pour traiter ce sujet un peu plus sérieusement, nous dirons que les différences morales dont nous parlons, peuvent se réduire aux suivantes :