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croyons devoir nous en tenir à ce petit nombre d’observations sur les différentes manières de rafraîchir les esprits, pour les conserver.

22. Quant au troisième genre de besoin, je veux dire celui d’aliment, il semble se rapporter beaucoup plus aux parties tangibles, qu’aux esprits vitaux ; car on seroit naturellement porté à croire que l’esprit vital subsiste dans son identité, et non par un renouvellement continuel, et par des remplacemens successifs. Quant à l’âme rationnelle (ou

    ment, et en faisant un petit repas durant la nuit. Lorsque le duc de Choiseul, ayant de grandes expéditions à faire, étoit obligé de veiller, il se tenoit, en partie, plongé dans un bain durant toute la nuit ; il faisoit un assez ample repas ; et par ce double moyen, les veilles ne l’incommodoient point. Vigilate et sobrii estote ; ce précepte regarde les gens de lettres aussi-bien que les saints : pour bien digérer ses idées, il faut manger et dormir peu. D’un autre côté, des veilles excessives occasionnent une exaltation d’esprit, qui tient de la folie.