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7. L’opium et les autres narcotiques, qui ont beaucoup de force, coagulent l’esprit vital et le privent tout-à-fait de mouvement.

8. Une vapeur vénéneuse, pour laquelle l’esprit vital a une aversion, une antipathie insurmontable, est encore une cause de mort soudaine. De ce genre est l’effet de plusieurs sortes de poisons qui agissent sur les esprits en vertu d’une certaine malignité spécifique (s’il est permis d’employer ici l’expression reçue). Ils excitent dans l’esprit vital un tel dégoût, que, pour éviter le contact de cette substance ennemie, il se replie, pour ainsi dire, sur lui-même, et se refuse tout-à-fait au mouvement[1].

  1. Il personnifie sans cesse les esprits vitaux, comme ailleurs il personnifioit la matière grossière, les mouvemens, les tendances, etc. Mais ici la métaphore est un peu plus pardonnable ; il paroît que nos appétits et nos aversions résident plutôt dans les esprits vitaux que dans les parties tangibles et inertes ; à moins qu’on ne suppose qu’ils résident dans la combinaison des uns avec les autres, dans le tout.