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mencent à vieillir ; par ce moyen, dis-je, ils quitteroient, pour ainsi dire, leur

    temps et si inutilement cherchée, parce que la plupart de ceux qui la cherchoient, craignoient de la trouver ; une telle recette, qui n’est rien moins que dispendieuse, diminuant quelque peu les profits du pharmacien et l’importance du médecin ; ce qui ne signifie point du tout qu’on doive affoiblir excessivement le corps par des jeûnes longs et réitérés. Car, en ôtant la résistance, il ne faut pas anéantir la puissance ; et si, en diminuant cette résistance, on affoiblissoit, en plus grande proportion, cette puissance qui doit la surmonter, il est clair qu’alors on perdroit plus qu’on ne gagneroit. Au reste, une assez longue expérience nous a appris qu’une seule diète, soutenue avec presque autant d’obstination que si on vouloit se laisser mourir de faim, mais commencée à l’époque même où commence l’incommodité ou la maladie, est plus curative que les diètes de courte durée et réitérées ; ce qui toutefois peut n’être vrai que par rapport à notre individu, et doit être regardé moins comme une règle que nous prescrivons aux autres, que comme un simple fait que nous rapportons. La faim, le plus puissant et le plus sûr de tous les moyens médicaux, peut néanmoins devenir, ainsi que tous les autres, un